C'est Robin des Bois, association de protection de l'Homme et de l'environnement, qui a donné l'alerte : du charbon de bois destiné à nos grillades estivales serait issu de vieilles traverses de chemins de fer ou de vieux poteaux électriques.
Le danger ? Ce bois est enduit d'un goudron (le créosote) qui permet de l'imperméabiliser et de le protéger des parasites. Pas moins d'1/4 du charbon de bois vendu en France en contiendrait. Sidénergie, l'usine du Lot qui produit ce charbon, fait valoir que ses techniques de traitement du bois (la thermolyse en particulier) rendent le charbon inoffensif. Toutefois d'après les spécialistes, certaines particules toxiques subsisteraient inévitablement.
Pourtant, l'usine agit en toute légalité. Et c'est bien ce qui sidère les responsables de l'association. Certes, un texte de 2003 précise que les bois traités de la sorte doivent être réservés à un usage professionnel (construction de traverses de chemins de fer ou de lignes électriques par exemple). Ce qui n'a pas empêché Sidénergie d'obtenir une dérogation l'autorisant à recycler le bois traité au créosote.
L'association Robin des Bois souhaite d'une part que l'origine des charbons de bois soit mentionnée clairement sur les emballages et d'autre part que la dérogation dont jouit Sidénergie soit suspendue. Première victoire la semaine dernière : les trois principaux pourvoyeurs de ce bois traité (Réseau ferré de France, France Télécom et Electricité réseau distribution de France) ont signé une charte avec le ministère de l'Ecologie. Son but ? Mieux encadrer sa récupération et faire en sorte qu'il ne soit plus revendu aux particuliers.
Les professionnels rappellent néanmoins que créosote ou pas, la combustion du charbon de bois dégage de toute façon des fumées cancérigènes. Prudence donc...
Claire Ory
Actualité du 22 juillet 2010
source: délices de france