L'étude NutriNet-Santé attend toujours des volontaires

L'étude NutriNet-Santé attend toujours des volontaires Anne Jeanblanc



Des informations précieuses pour établir le lien entre l'alimentation et de nombreuses maladies Liam Norris/cultura/Corbis


Plus de 130.000 personnes participent actuellement à l'étude NutriNet-Santé, lancée il y a un an. L'objectif final est de mobiliser 500.000 "nutrinautes" pour analyser pendant cinq années leur mode d'alimentation et établir des corrélations avec leur santé. Il s'agit d'un programme de recherche financé par des organismes publics (ministère de la Santé, Inserm, Inra, Conservatoire national des arts et métiers, InVS, université Paris 13) ainsi que par la Fondation pour la recherche médicale. Il s'agit d'une "recherche citoyenne", publique et indépendante, a estimé son responsable, Serge Hercberg, qui fêtait hier le premier anniversaire de l'étude.

En pratique, les participants répondent très régulièrement à des questionnaires sur leur alimentation, leur activité physique, leurs poids et taille, leur état de santé et de multiples déterminants de leur comportement alimentaire. Tout se fait sur Internet. Ce moyen de recueillir les données est aussi fiable, voire plus, que les méthodes traditionnelles par questionnaire papier ou par entretien, selon Serge Hercberg. Et, surtout, le coût est beaucoup plus faible, ce qui permet d'inclure un très grand nombre de personnes. D'ici deux à trois ans, le chercheur espère avoir des informations concernant l'hypertension, le diabète ou le syndrome métabolique... En revanche, le délai sera plus long pour les cancers.

Afin de motiver de nouveaux volontaires - dont il a besoin pour atteindre ses objectifs -, Serge Hercberg a présenté des résultats obtenus concernant les apports alimentaires en polyphénols. Ces molécules issues de la consommation d'aliments d'origine végétale, dont il existe une très grande variété, sont supposées avoir des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, anticancéreuses, protectrices au niveau cardiovasculaire... Cette famille est donc "très prometteuse", mais son intérêt réel "reste à démontrer", a souligné le chercheur, en estimant que la supplémentation de produits en polyphénols n'a pas de base scientifique suffisante. Les hommes en consomment 855 mg par jour et les femmes 816 mg, provenant essentiellement du thé et du café, mais aussi du chocolat, du vin et des fruits. Cette quantité tend à augmenter avec l'âge.

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